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1 octobre 2025
Droit commercial

Bonne foi en droit québécois : leçons tirées de la décision Ponce

Dans le monde des affaires, la confiance est un pilier fondamental. Pourtant, cette confiance ne repose pas uniquement sur des promesses verbales ou des contrats bien rédigés. En droit québécois, elle est encadrée par une obligation légale : la bonne foi. Comprendre cette notion est essentiel pour éviter des litiges coûteux et préserver des relations d’affaires saines.

Récemment, notre avocate Me Rosalie Patenaude a publié un article dans Lexis Nexis portant sur les principes de bonne foi et la décision Ponce, qui vient préciser la portée de ces obligations. Cet article de blogue vise à en présenter les grandes lignes et à dégager les meilleures pratiques à adopter pour protéger vos relations d’affaires. Télécharger l’article complet publié dans Lexis Nexis.

Qu’est-ce que la bonne foi?

La bonne foi est une norme juridique codifiée aux articles 6, 7 et 1375 du Code civil du Québec. Elle impose aux parties contractantes de se comporter de manière honnête, loyale et coopérative, tant à la formation du contrat, qu’à l’exécution et qu’à sa fin.

La bonne foi en deux volets

La jurisprudence québécoise distingue deux volets de la bonne foi :

  1. Le devoir de loyauté : Il interdit de compromettre la relation contractuelle, d’alourdir le fardeau de l’autre partie ou d’adopter une conduite excessive. Il ne s’agit pas de sacrifier ses propres intérêts, mais de respecter ceux de son cocontractant.
  2. Le devoir de coopération : Il impose une obligation positive d’informer l’autre partie de tout élément pouvant influencer l’exécution du contrat. Cela inclut le devoir de renseignement (obligation de résultat) et le devoir de conseil (obligation de moyen).

« Do’s »

  • Transparence dans les négociations : Informez vos partenaires de tout élément pertinent qui pourrait influencer l’exécution du contrat, même si cela pourrait nuire à vos intérêts à court terme. La transparence renforce la confiance et réduit les risques juridiques.
  • Communication proactive : Ne vous contentez pas de répondre aux questions. Prenez l’initiative de partager les informations importantes, surtout lorsque vous savez que votre cocontractant n’a aucun autre moyen d’en être informé que par vous.
  • Respect des engagements implicites : Bien qu’un contrat puisse être silencieux quant à certaines obligations, cela n’est pas synonyme que ces obligations n’existent pas.
  • Équilibre contractuel : Veillez à ce que vos actions ne désavantagent pas injustement votre cocontractant. Cela inclut le respect des délais, la flexibilité raisonnable et l’ouverture au dialogue en cas de difficulté.

« Dont’s »

  • Rétention d’information stratégique : Garder pour soi une information déterminante, comme une offre d’achat ou un changement majeur dans les conditions du marché, peut être considéré comme une faute.
  • Exercice abusif d’un droit : Même si vous êtes légalement en droit d’agir, une action précipitée ou malveillante peut être qualifiée d’abus de droit.
  • Manque de collaboration : Refuser de coopérer ou de faire preuve de souplesse dans l’exécution du contrat peut être interprété comme une violation du devoir de bonne foi.

En bref, la bonne foi n’est pas une simple notion morale : c’est une exigence juridique qui est à la base du droit québécois. En adoptant une conduite transparente, loyale et coopérative, vous protégez votre entreprise contre les litiges et favorisez des relations d’affaires saines et durables.

N’hésitez pas à nous contacter afin d’obtenir l’accompagnement juridique que vous méritez.

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